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didier lockwood

Sitôt revenu de mes pérégrinations juilletistes, bravant la foule et la pluie, je me précipite au tout dernier concert de la programmation du Paris Jazz Festival. Enfin "précipiter" n'est peut-être pas le terme exact, puisque je n'arriverai que pour la deuxième partie : Richard Galliano, ce sera pour une autre fois.

Last but not least, donc, c'est Didier Lockwood, l'un des parrains du jazz français, violoniste de son état, qui clôture le festival. Avouons-le tout de suite : je ne suis pas très calé en violon jazz, et je ne connaissais Mr Lockwood surtout de réputation. Je m'attendais à quelque chose d'assez classique, quelque part entre le Hot Club de France et le quintet de Miles... Et je ne sais pas pourquoi, mais dès que les quatre musiciens montent sur scène, je me dis que je risque fort d'être surpris : Lockwood est accompagné du très inspiré Stéphane Guillaume aux saxes et flûtes, André Charlier et Benoît Sourisse, complices habituels de Milteau, respectivement à la batterie et à l'orgue.

Le fil conducteur du concert, ce sera le voyage, parce qu'avec son violon, Didier en a fait beaucoup, de voyages, sur tous les continents. De l'Ecosse de ses ancêtres à l'Est, voire encore plus à l'Est, en passant par l'Espagne et son flamenco, la magie de la musique nous emmènera, nous aussi, en voyage. Les hommages aux musiques du monde sont de vraies rencontres entre un jazz très personnel et une tradition qui ne se fait jamais cliché. Mais il y a d'autres perles, comme ce "Pyramides" dédié à l'Egypte et à Miles, où Didier Lockwood se fait trompettiste le temps d'un solo (non sans talent, d'ailleurs). Et puis "Nathalie in Paradise", cette ballade offerte à une amie qui a décidé de partir, d'une beauté terrible, bouleversante. Ou quand l'Art permet de parler au-delà de la mort.

Les quatre hommes sont très en forme, du coup le jazz est au mieux : chacun apporte le meilleur de lui-même, dans le jeu ensemble aussi bien que dans les nombreux moments où chaque musicien s'exprime seul. Virtuosité, inspiration, liberté sont du voyage.

Et puis les trois sidemen quittent la scène, laissant Didier Lockwood seul avec son violon électrique, ses effets électroniques et un sampler. Rythmique à coups d'archet, cordes grattées, nappes sur lesquelles il pose des solos fulgurants, mélodiques, dansants, les pistes s'ajoutent les unes aux autres jusqu'à l'explosion sonore. Son violon se fait cri de mouette, vague océane, il s'envole, s'échappe et devant la sécurité médusée voilà le jazzman qui plonge au milieu du public avec son instrument, dans un chorus endiablé : il ne veut plus remonter, il est trop bien au milieu de son public...

Tout a une fin, mais heureusement dans un concert il y a les rappels : le premier, prévu, et puis un deuxième, sauvage, un blues fiévreux : tout le monde est debout, claque des mains, danse dans les allées, suspendu au violon du maître... Comme une évidence, le jazz musique de la danse, de la transe, du corps, de l'âme. Le violon de Didier Lockwood y est parfaitement à sa place.

Ecrit par bluenote, le Lundi 31 Juillet 2006, 19:36 dans la rubrique "jazz et +".

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Commentaires

Marco-Bertolini

31-07-06 à 21:28

Quelle belle évocation de ce concert !  Je regrette vraiment de ne pas avoir été là...  Je suis aussi fana de jazz et j'ai vu dernièrement un concert génial de Toots Thielemans, mais je ne sais pas si je pourrais en parler aussi bien que toi, de façon aussi vivante et imagée. 

Chapeau !


Re:

bluenote

31-07-06 à 22:29

Merci beaucoup !

C'est que le jazz est une musique particulièrement inspirante, surtout là...

Sinon j'aime également beaucoup Toots, est-ce que tu aurais vu le même concert que Jazzques ?


Belette

31-07-06 à 22:26

Et tu as raison!

Tu as raison de continuer à écrire tes chroniques de concert. Moi qui ne connais pas du tout Lockwood, la tienne me donne bien envie de le découvrir!

Elle me rappelle que j'ai oublié de parler des rappels pour Brad Mehldau. Il en fait trois! Il aime son public... Il fallait le voir, après le concert, tout rouge, distribuant ses autographes avec de larges sourires! Ca fait plaisir d'ailleurs, un artiste qui est un peu proche de son public.

Merci pour tes compliments, que je te retourne amicalement!

Belette


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